"TU NE TUERAS POINT...un moine bouddhiste en plein Ramadan !"
On sait pourtant que la Religion comme la Politique sa cousine, devient une arme redoutable dès lors qu’elle est mise entre les mains d’imbéciles. On se souvient (de moins en moins) de la St Barthélémy à Paris, un 24 Août 1572 (beaucoup moins célèbrée que la libération de Paris qui tombe le 25 aôut). Ce jour-là, la communauté catholique de Paris, massacrait la communauté protestante sans autre motivation que la haine de l’autre (ici le voisin, le boulanger ou le passant), sous les yeux fermés du roi des français (Charles IX si je ne m’abuse).
Cette superbe démonstration de dimension humaine, ne fût pas la première, et on le sait depuis, pas la dernière. De l’encouragement à l’esclavage des africains avec le coup d’envoi officiel du procès de Valladolid (1550), à l’holocauste de la 2ème guerre mondiale ; de la division de l’Irelande du Nord, au décret de « l’axe du mal » du couillon à la bannière étoilée ; des croisades des XIIème et XIIIème, au massacre de Sabrah et Chatilah ; de l’Inquisition à la dispute du Cachemire ; du 11 septembre 2001 au 11 septembre 2001 etc…Tout nous ramène à la fragilité de l’esprit et des esprits ou quand l’union fait la faiblesse.
Dans cette course effrénée de la stupidité humaine qui n’a malheureusement pas fini de nous navrer, cette grande religion qu’est l’Islam n’est bien sûr pas épargnée par ces éclaboussures idiotes pour la simple et bonne raison que les musulmans sont des hommes et que les hommes font souvent n’importe quoi. Les tirs de canons en mars 2001 des Talibans sur les Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan en sont une illustration tristement efficace.
Mais ces Talibans qui exploitent l’Islam à leur fin propre sont vraiment la honte des croyants et le Prophète lui-même (la paix et la prière soient sur lui), doit trouver bien amer qu’en ce jour de Ramadan (2007/1428 H), ces sous-hommes fassent exploser un car plein de soldats afghans (musulmans eux aussi). Comment peut-on bafouer à ce point sa propre religion et continuer le nez au vent de se revendiquer un croyant ? Et cette dernière phrase nous renvoit au début de ce texte…
Sois croyant si tu veux, sois le vraiment et sérieusement, c’est toi que ça regarde !
Pendant ce temps-là, à Ranggun (oui, bon Rangoun) en Birmanie ce pays qui renferme doublement une femme prix Nobel de la paix, (je dis doublement car elle n’a pas le droit de sortir de chez elle), un dictateur comme il n’en reste que très peu sous cette forme, (un de ceux de la vieille école façon Staline ou Tito), terrorise son peuple et ne se plie qu’au bon vouloir de…son horoscope.
Forcément, certaines réalités telles que liberté de la presse, libre circulation des individus, égalité sociale, la liste est longue…lui sont un peu etrangères. Son peuple compte une grande majorité de bouddhistes et de très nombreux moines. Quand tout ce monde se retrouve dans la rue pour réclamer sa part de démocracie, l’armée à la solde du dirigeant tire sur la foule.
Alors la communauté internationale s’indigne (un peu mais pas trop), juste de quoi changer un peu de sujet au 20heures. Il n’y a pas de pétrole en Birmanie, donc on y va doucement. Notre gouvernement, décidément très perspicace en matière de politique étrangère a dit « Puisque c’est comme ça on ne va plus investir chez eux ! » Tout peut donc continuer comme avant mais on n’investira plus en Birmanie. Cette frilosité est due au fait que malgré l’appel des Nations Unies, la Chine et la Russie ont mis leur veto à l’éventualité d’une intervention là-bas.
La Russie, modèle très spécial de démocratie mais qui a la puissance nucléaire et militaire, la Chine tout aussi paradoxale puisqu’un des pays à la fois les plus communistes et capitalistes du monde, doté lui aussi de l’arme nucléaire, et de l’armée la plus nombreuse et accessoirement, l’hôte des prochains jeux olympiques (Pékin 2008) tout cela dans un climat de bonne et pacifique humeur.
Donc, ces deux pays ont dit « Touche pas à mon pôte dictateur birman », et le monde entier s’éxécute, même Bush qui s’il avait eu le moindre intérêt là-bas serait déjà aux porte de la capitale.
Mais ici, l’enjeu n’est « que » la démocratie, la liberté d’un peuple.
Rien d’important.